Notre rencontre de printemps se déroule traditionnellement dans les locaux des Archives cantonales vaudoises.
Cette année, la SVHA a proposé deux conférences. La première de Grégoire Gonin, la seconde de Laurent Auberson, lauréat 2025 du Prix Jean Thorens.
Né en 1974, Grégoire Gonin, licencié en science politique de l’Université de Lausanne, est l’auteur d’un mémoire en histoire sur la naissance des courses hippiques en Suisse et les enjeux de l’élevage chevalin, théâtre d’une lutte des classes entre militaires et paysans. Après avoir travaillé aux archives du Haras fédéral à Avenches et dans la presse, il enseigne l’histoire au Gymnase de Burier, et contribue à la rubrique débats du Temps. Il a publié Redécouvrir la porcelaine de Nyon (1781-1813). Diffusion et réception d’un artisanat de luxe en Suisse et en Europe du XVIIIe siècle à nos jours (Alphil, 2017).
Il a présenté l’article publié dans la Revue historique vaudoise 2024 consacré à la porcelaine de Nyon et à la commande par le Conseil d’Etat vaudois en 1809 d’un service exceptionnel destiné à l’ambassadeur de France en Suisse.
Institué en 1978, le Prix Jean Thorens d’histoire est destiné à stimuler le désir de mieux connaître et de mieux comprendre le passé vaudois. Il encourage un travail de recherche touchant à l’histoire vaudoise (publications, films, collections, etc.), effectué en dehors de l’Université et des instituts de recherche historique.
C’est à l’historien et archéologue indépendant Laurent Auberson qu’est décerné pour l’année 2024 le Prix Jean Thorens.
Après des études d’archéologie, d’histoire antique et de géographie, Laurent Auberson exerce actuellement une activité d’historien et de traducteur indépendant.
David Auberson lui rend le bel hommage que nous retranscrivons ci-après:
Monsieur le lauréat et cher Monsieur,
C’est avec un grand plaisir que la Société vaudoise d’histoire et d’archéologie
s’apprête à vous remettre le Prix Jean Thorens 2024. Pour rappel, le Prix Jean
Thorens d’histoire est destiné à stimuler le désir de mieux connaître et de mieux
comprendre le passé vaudois. Il encourage un travail de recherche touchant à
l’histoire vaudoise (publications, films, collections, etc.), effectué en dehors de
l’Université et des instituts de recherche historique.
Aujourd’hui, nous saluons le travail d’un historien et archéologue indépendant, d’un
traducteur, d’un chercheur, d’un médiateur et d’une personnalité engagée dans le
milieu associatif pour une meilleure connaissance de notre passé.
Natif de Lausanne, vous avez étudié les lettres à l’Université de Lausanne
(archéologie, histoire ancienne, géographie). Après ces études sanctionnées par le
Prix de Faculté, vous vous êtes lancé comme archéologue médiéviste indépendant,
puis comme historien et traducteur. Il serait trop long de citer ici la liste de vos
traductions (de toutes récentes viennent de paraître). Nous saluons avec cette
activité une volonté de partager de ce côté de la Sarine les travaux d’historien
alémaniques, ceci tout particulièrement pour le Dictionnaire historique de la Suisse
ou l’on vous doit aussi plusieurs articles.
Parmi vos dizaines de publications, l’on peut noter chez vous un goût particulier pour
les territoires que le temps et les évolutions politiques et religieuses nos ont fait
oublier. En historien-artisan, pour reprendre la formule de Jacques Le Goff, vous
vous êtes fait arpenteur de ces territoires perdus, ceci tout particulièrement en nous
faisant redécouvrir le territoire des anciens monastères comme ceux de la chartreuse
d’Oujon, aux confins de l’actuel canton, du Jorat ou plus près de nous de Lavaux.
L’historien-arpenteur que vous êtes a ainsi donné de nouvelles bornes à ces
territoires oubliés. Toujours dans la géographie, vous n’avez pas seulement remis
des territoires disparus dans notre espace, mais également vous vous êtes intéressé
aux axes de communications anciens qui les parcouraient.
Ces différents aspects de vos recherches se recoupent dans votre intérêt pour
l’histoire religieuse, tout particulièrement pour les établissements et les ordres
monastiques. Vous nous permettrez de citer ici vos travaux sur l’abbaye de
Montheron, vous êtes du reste membre du comité des amis de l’abbaye de
Montheron, sur la chartreuse d’Oujon (à propos de laquelle vous avez organisé un
colloque et publié plusieurs travaux), sur Bursins, sur Romainmôtier et d’autres
monastères à cheval entre la Suisse et la France dans le Jura. A ce penchant
cistercien s’ajoutent vos travaux sur le Refuge huguenot.
La Revue historique vaudoise vous doit aussi plusieurs contributions ces dernières
années.
Après la remise du Prix Jean Thorens 2025, Laurent Auberson nous présente une conférence intitulée : « Autour du lac de Bret. Essai d’approche géo-historique d’une micro-région sans nom ».
La rencontre se termine par le traditionnel apéritif.
Des numéros de la Revue historique vaudoise sont mis en vente à cette occasion. Ne manquez pas d’en consulter la liste sur notre site ou sur e-periodica.