Patrimoine écrit

Un parchemin de 970 rapportant une donation entre particuliers est considéré comme le plus ancien document vaudois. Il est parvenu jusqu’à nous par l’intermédiaire d’une institution ecclésiastique, le prieuré de Romainmôtier dans ce cas, dont les riches archives sont conservées aujourd’hui aux Archives cantonales vaudoises (ACV) à Chavannes-près-Renens. C’est cette institution qui abrite aujourd’hui la majeure partie du patrimoine documentaire vaudois.

Aux ACV, l’époque médiévale est surtout représentée par des archives d’origine ecclésiastique (évêques et chapitre cathédral de Lausanne, monastères, paroisses, etc.). Comme ailleurs en Europe occidentale, on constate un net accroissement de la documentation à partir du XIIIe siècle ainsi qu’une plus grande diversité. Aux actes de propriété s’ajoutent désormais des comptes, des procès-verbaux, des registres de notaires, de la correspondance, etc. Les archives de l’époque moderne (1536-1798) documentent pour l’essentiel l’administration du Pays de Vaud par la République de Berne. À partir de 1803, les fonds concernent l’administration du canton de Vaud (Conseil d’État, Grand Conseil, administration, tribunaux, etc.). À côté de la documentation institutionnelle, les ACV abritent aussi de nombreux fonds privés, produits par des collectivités (associations, entreprises), des familles ou des individus.

D’autres institutions vaudoises conservent aussi un riche patrimoine documentaire, en premier lieu les communes qui possèdent des archives pouvant remonter parfois au Moyen Âge. On y trouve de la comptabilité, les procès-verbaux des municipalités, des registres de correspondance, des actes concernant la gestion des biens communaux. On peut citer aussi les bibliothèques qui détiennent parfois, à côté de leurs collections de livres, des fonds manuscrits très riches, à l’instar de la Bibliothèque cantonale et universitaire où sont déposés de nombreux fonds de familles, d’associations et d’individus.

L’histoire vaudoise s’écrit aussi en allant prospecter des archives situées en dehors du canton, parfois peu connues en raison de leur éloignement mais qui se révèlent d’une très grande richesse. Pour la période médiévale, il faut citer surtout la documentation de l’État savoyard (titres féodaux et comptabilité) déposée aux Archives d’État de Turin. C’est aux Archives de l’État de Berne qu’il faut aller pour compléter notre connaissance du Pays de Vaud pendant l’Ancien Régime. Quant aux Archives fédérales, également à Berne, elles sont indispensables pour l’étude des XIXe et XXe siècles.

Bernard Andenmatten